20 000 FILETS SOUS LES MERS…

20 000 FILETS SOUS LES MERS…

52’, réalisé par Jean-Pierre Carlon.
Diffusion : Canal Marseille.

Les signes d’un mauvais fonctionnement des océans deviennent de plus en plus évidents : les écosystèmes côtiers sont meurtris et parfois même irrécupérables, les stocks de poissons diminuent, la pollution augmente de manière alarmante…
Certain ressentent confusément la nécessité d’agir, pour inverser cette tendance et sauver les océans, mais pour y arriver faudrait-il encore que s’élaborent rapidement une stratégie planétaire, une gestion avisée et rationnelle des ressources marines…
L’un des obstacles à ce type de problème est l’insuffisance de la compréhension des interactions complexes, qu’elles soient d’ordre physique, chimique ou biologique, qui maintiennent en fonctionnement nos océans. Pourtant, dès les années 70, nous en sommes arrivés au constat que le rythme de développement de l’effort de pêche ne pouvait poursuivre la courbe qu’il avait connue dans les années 50 et 60 et que donc, il convenait d’essayer de mettre en place une politique de préservation des ressources vivantes et de passer par une gestion plus rationnelle des stocks.
Nous savons que bien des paramètres entrent en jeu dans la fluctuation des stocks en dehors même des pêcheries : environnement, interactions entre espèces… autant de facteurs quasiment impossibles à évaluer correctement, le seul facteur sur lequel nous ayons quelque emprise est bien entendu le facteur humain.
Jadis, l’abondance des ressources marines était telle que jamais les hommes n’auraient imaginé qu’elle puisse un jour être menacée et que se poserait la question de la limitation de leur accès. Mais il est désormais clair que nous ne pouvons pas, aujourd’hui, vraiment évaluer à long terme les conséquences des actions de l’homme sur les stocks de poissons des océans…
Il semblerait donc que le premier problème à résoudre, pour éviter que le gaspillage perdure, serait de réduire ou de supprimer le libre accès à cette ressource.
L’extension des zones territoriales pourrait apporter une réponse utile, mais elle demeure insuffisante. C’est ainsi que les années 80 semblaient ouvrir une ère nouvelle dans la jouissance des richesses de la mer. Mais aujourd’hui encore, le libre accès reste la règle dans les zones partagées par la plupart des pays côtiers et en haute mer, avec des conséquences extrêmement graves sur les stocks de poissons et qui entraîne de plus en plus de conflits entre utilisateurs.
La plupart de ces conflits reposent souvent sur une mauvaise évaluation des ressources et, en l’absence de droits d’exploitation exclusifs, un territoire maritime donné peut être exploité par différents types d’utilisateurs : marins de différents pays en haute mer, ou de différents villages en bordure côtière, pêcheurs qui utilisent souvent différents types d’engins tels que chaluts ou filets maillants, face à des méthodes plus traditionnelles, ou encore qui oppose des groupes qui utilisent ces zones à d’autres fins, comme le rejet d’ordures, l’exploitation du corail, le remblai des mangrove et le gain d’espaces sur la mer…
Ces conflits malheureusement deviennent de plus en plus fréquents et de plus en plus graves…