52’, réalisé par Jean-Pierre Carlon.
Coproduit par France Télévisions.
Avec le soutien du CNC, de la PROCIREP, de l’ANGOA, de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, du Conseil Général des Bouches-du-Rhône.
« Le besoin de raconter était en nous si pressant que j’avais commencé à écrire là-bas ce livre, dans ce laboratoire allemand, au milieu du gel, de la guerre et des regards indiscrets… » Primo Levi.
1945 organise l’oubli de la déportation.
A la fin de la première partie de « Marseille, janvier 1943 – Opération Sultan », nous avons quitté les personnes raflées, abandonnées à leur sort dans des trains à bestiaux, quittant la gare d’Arenc pour une destination inconnue. Aucun des déportés de ces rafles ne reviendra vivant. Pourtant, les rafles allaient se poursuivre à Marseille jusqu’en juin 1944…
« Auschwitz, les mots pour le dire » nous fait retrouver les survivants des rafles qui suivirent: celles de 44 au sortir des l’horreur des camps de la mort.
Ils avaient alors une ivresse de dire, la fièvre de témoigner, celle qui viendrait soulager la souffrance. Ils avaient tous le sentiment que le seul fait de témoigner pouvait bouleverser le monde et ce besoin de dire ne tolérait aucun délai. Pourtant, dès les premiers jours, il leur apparut impossible de combler la distance qu’ils découvraient entre le langage dont ils disposaient et cette expérience que, pour la plupart, ils étaient encore en train de poursuivre dans leur corps.
Un monde sépare celui qui parle, encore dans la douleur, et celui qui pourrait l’entendre, un univers de différence difficilement franchissable.
La parole brûlante se heurte à l’opacité, à l’inattention d’un autre dont la bonne volonté ne suffit pas pour concevoir l’inimaginable.
Alors, elle se dissout peu à peu dans l’indifférence et dans son impossibilité d’être entendue.
Edition DVD les Productions du Lagon et ClapOsud.
En complément de ce DVD, figure également le documentaire « Mamoune » (26 minutes), écrit et réalisé par Jean-Pierre Carlon, coproduit par France Télévisions.