26’, réalisé par Jean-Pierre Carlon.
Diffusions : Odyssée, Odisea, Discovery Channel Germany, Australie…
Vers la fin de sa vie, Karshi jette un regard empli de crainte sur l’avenir de l’océan. La pêche traditionnelle qui a toujours pu le nourrir est-elle appelée à disparaître au profit d’une pêche industrielle induisant la raréfaction de la ressource ?
Karshi aura bientôt soixante-cinq ans, mais son visage buriné par les longues journées passées en mer sous le soleil et les embruns lui donne l’aspect d’un vieillard…
Il vit ses dernières sorties en mer à bord d’un oruva, un de ces catamarans à voile qui filent dans la baie de Negombo depuis la nuit des temps… Et après tout, c’est peut-être aussi bien comme ça car tout change bien trop vite pour lui…
Il pensait que rien ne viendrait jamais bouleverser les traditions et pourtant… depuis quelques années, même l’océan n’est plus pareil…
« Les oruvas en bois que vous voyez aujourd’hui sont certainement les derniers qui seront jamais construits ici… Le plastique remplace le bois un peu partout déjà, et les bons vieux filets en fibres de noix de coco, les jeunes ne veulent même plus en entendre parler. Ils ne veulent surtout plus se donner la peine de les fabriquer… »
Des oruvas en plastique…! Ils ne prennent pas l’eau mais ils coûtent très cher… Bientôt d’ailleurs, les bateaux à moteur les auront définitivement remplacés… Mais le poisson viendra à manquer et ils ne pourront même plus se payer d’essence…
Ici, la mer avait toujours offert aux hommes ses richesses… C’est ce qui les a poussés à venir aussi nombreux s’agglutiner près des côtes… Mais aujourd’hui, avec la modernisation des méthodes de pêche et tous ces gens qu’il faut nourrir, bientôt, il n’y aura plus de poissons…
L’océan n’est pas inépuisable… Il le sait bien lui, Karshi, que la mer ne pourra bientôt plus nourrir ses enfants…
Malgré tout, soir après soir, il ne peut s’empêcher de venir la contempler et lui adresser ses prières…
Et si elles étaient enfin écoutées, alors peut-être… peut-être que demain serait un autre jour, et la pêche enfin miraculeuse…